Appel à communications
Le XIème colloque international GECSO est consacré à la création des connaissances dans les organisations innovantes et leurs réseaux. Dans le cadre de la semaine du management de la FNEGE, notre choix s’est focalisé sur une thématique essentielle de cette nouvelle discipline qu’est le management des connaissances au sein des sciences de gestion. Si l’on suit les travaux séminaux de Drucker et de Nonaka des années 1990, on peut défendre la thèse que la gestion des connaissances est née dans le contexte d’une économie de la connaissance qui met en avant la question fondamentale de la nécessité de faire émerger une théorie de la firme innovante. C’est le processus de création et de conversion des connaissances au sein des projets qui permet de passer de l’idée au marché. La théorie de la création des connaissances dans les organisations constitue le programme de recherche de Nonaka et va aboutir au modèle SECI, qui sera discuté (Tsoukas, 2003 ; Collins, 2010) enrichi et complété par des travaux ultérieurs (Lièvre, Bonnet, Tang, 2016) : le contexte de la création des connaissances avec la notion de BA (Nonaka et Konno, 1998), les contradictions internes à l’entreprise (Nonaka et Toyama, 2002) et enfin l’environnement de l’entreprise avec le concept d’écosystème de la connaissance (Nonaka, Toyama et Hirata, 2008). En se centrant sur la création de connaissance, les travaux de Nonaka constituent une rupture fondamentale par rapport au paradigme du Système de Traitement de l’Information de Simon mais aussi au paradigme de l’allocation des ressources des économistes (Argote et alii, 2003). On sait aussi l’intérêt de Von Krogh autour de cette question de la création des connaissances, ce qui l’avait conduit à écrire « Enabling Knowledge » (2000) avec Ichijo et Nonaka. Des économistes comme Foray et Lundvall (1996) vont aussi montrer que l’économie fondée sur la connaissance se caractérise non seulement par le « capital » historique des connaissances accumulées, mais surtout par le flux sans précédent des connaissances nouvelles créées, échangées ou détruites. En parallèle se développait un programme de recherche en ingénierie des connaissances (Ermine, 1996, 2007) qui donnera naissance à des méthodes éprouvées de capitalisation des connaissances et au développement de programmes orientés sur le patrimoine de connaissance comme support à la génération des connaissances (Saulais et Ermine, 2016) et donc à l’innovation. D’une autre manière, la création de connaissances va engendrer le développement d’autres programmes de recherche comme par exemple celui des communautés de savoir développées par Amin et Cohendet (2003) ou celui de Hatchuel et Weil (2002) autour des organisations orientées conception. Un des enjeux de ce colloque sera d’approfondir cette question de la création des connaissances à la fois comme illustrative des positionnements différenciés des programmes de recherche en management des connaissances, mais aussi en tant qu’opération archétypale de cette discipline. Des approches comparatives seront appréciées entre divers champs théoriques. Nous proposons ainsi quelques pistes de réflexions non exhaustives.
Au-delà de cette thématique spécifique, toutes les propositions sont légitimes à condition qu’elles relèvent du champ du management des connaissances au sens large qui renvoie aux disciplines suivantes : économie de la connaissance, sociologie de la connaissance, management des connaissances, ingénierie des connaissances, psychologie de l’apprentissage, sciences de la cognition, science de la documentation, science de l’information et de la communication… Les contributions sont ouvertes dans des domaines aussi variés que ceux de la santé, des activités artistiques, du monde industriel et des services, de la logistique, de la documentation, de la pharmacie, du business international, de l’agronomie. Plusieurs sessions spéciales sont prévues pour ce colloque 2018 ainsi que deux ateliers spécifiques: Atelier 1 Gestion des connaissances dans le secteur socio-sanitaire. Cinquante pourcent des données médicales sont périmées en dix ans (Caniard, 2002). Ce constat datant de presque quinze ans ne s’est pas amélioré. La rotation accélérée des connaissances médicales conjuguées à l’arrivée de nouveaux métiers dans la santé a profondément bouleversé la structure des organisations dans le secteur socio-sanitaire. Par exemple, l’intégration progressive des biotechnologies dans le secteur médical implique une transversalité accrue et plus de collaborations entre les hôpitaux, les centres de transfert de technologie, le secteur pharmaceutique et de nombreuses start-up. L’enjeu central porte actuellement sur la dynamique de coordination des savoirs qu’ils soient intra-organisationnels (création et intégration des nouvelles connaissances créées, salles hybrides, makerspaces, …) et/ou inter-organisationnels (collaboration en R&D, apparition de modèles d’innovation ouverte, développement de réseau de spécialistes…). Quelles sont les logiques d’innovation et les Business Model, quelles sont les formes de collaboration entre les acteurs, l’impact des logiques d’innovation sur les règles de fonctionnement institutionnel de R&D ? La réorganisation des secteurs socio-sanitaires (fusion de groupes de maison de retraite dans le secteur sanitaire, regroupement d’hôpitaux, adaptation aux nouvelles technologies comme la chirurgie robotique…) amène à questionner la pérennité et la transmission des savoirs capitalisés dans les organisations et les habitudes relationnelles. Quels sont les savoirs qui peuvent et doivent être conservés ? Comment conserver ces savoirs et les transmettre ? Quels sont les savoirs permettant de gérer les frontières professionnelles, ou de piloter les outils et les dispositifs qui facilitent la création de connaissances ? Face à la montée en puissance technologique, les interactions entre les professionnels socio-sanitaires se modifient. Quelles sont les conséquences du développement de l’automatisation et de l’introduction de la robotique et de l’internet des objets sur les acteurs et les organisations ? Contacts: Delphine.Wannenmacher@univ-lorraine.fr ; Bertrand.Pauget@gmail.com Atelier 2 « Communautés et plateformes digitales » Les plateformes digitales prennent une importance grandissante dans la gestion des connaissances à l’intérieur des organisations et dans le cadre des relations entre les organisations et leur environnement. Cette session a pour objet de mettre en lumière les relations entre plateformes digitales et construction et animation de communautés. Les plateformes digitales ont plusieurs fonctions. Elles peuvent permettre le partage de connaissances, et facilitent la collaboration à plusieurs niveaux : entre individus, équipes, et entre l’entreprise et son écosystème. Les plateformes en tant que mise en forme des interactions de réseau (Cohendet Kirman et Zimmermann, 2003) ont fait l’objet de différentes analyses : plateformes technologiques autour d’un opérateur académique (Aggeri, 2007, Tremeau, 2015) et aujourd’hui plateformes de e-commerce (Benavent, 2016). D’autres travaux ont mis en lumière l’importance des nouvelles technologies dans la constitution de communautés collaboratives (ex., Randhawa, Josserand, Schweitzer et Logue, 2017). Cette session spéciale envisage de traiter de manière conceptuelle, factuelle ou sous forme de témoignage expert les différentes dimensions des relations entre communautés et plateformes digitales numériques. A titre d’illustration, les questions que nous envisageons de traiter sont les suivantes : - Les distinctions entre plateformes de partage de connaissances et plateformes collaboratives. - L’engagement, l’activité et la mobilité des participants sur ces plateformes et au-delà. - L’animation des communautés en ligne. - L’impact des nouvelles technologies (Intelligence artificielle, Big Data) sur ces plateformes et sur les communautés. Contacts : aurore.haas@skema.edu ; claude.paraponaris@univ-amu.fr Une session organisée en commun par AGECSO, GEM&L et AGRH : Langages métier, traductions, codifications. Une session animée et coordonnée par le Club Gestion de Connaissance : Cette session traduit la nature des relations que nous entretenons avec les praticiens. Le Club de gestion des connaissances ( http://www.club-gc.asso.fr/ ) rassemble des sociétés et organismes qui considèrent que la connaissance est un capital économique, un facteur de productivité, de stabilité et un atout concurrentiel déterminant et souhaitent qu'aucun retard ne soit pris dans les entreprises françaises et européennes par rapport à leurs concurrents mondiaux dans ce domaine. Une session autour du projet de norme ISO 30401 KMS https://www.iso.org/fr/standard/68683.html : quels sont les attentes des parties prenantes ? et du Handbook du Club Gestion des Connaissances Une session BourbaKeM présidée par Jean-Louis Ermine qui sera l’occasion de présenter l’état d’avancement du projet d’encyclopédie BourbaKeM. Cette encyclopédie constitue un point d’appui pour l’enseignement du management des connaissances sous la forme d’articles traitant des grandes thématiques du management des connaissances dans un format didactique de : dix pages, dix références, dix diapos). https://www.agecso.com/wp/bourbakem/ Une session autour du projet de structuration du management des connaissances et de la création de la revue @gecso présidée par Pascal Lièvre Depuis plusieurs années, un travail a été entrepris au sein de GECSO pour structurer le champ du KM. Ceci a fait l’objet de plusieurs publications (Paraponaris, Ermine, Lièvre, Guittard, 2012 ; Ermine, Lièvre, Paraponaris, Guittard, 2014 ; Antoine, Blum 2014). La base de cette première structuration reposait sur les contributions aux colloques GECSO. Dans le cadre d’un Projet Emergence au sein de l’I-site Clermontois, Pascal Lièvre poursuit le projet en collaboration avec un laboratoire en sciences de l’éducation (ACTé, UCA) et un laboratoire en ingénierie des connaissances (IRSTEA), en partenariat avec GECSO, d’une analyse sémantique des 12000 articles de recherche identifiés par Web of Science à partir des mots clés : Knowledge Management. Une première structuration du champ sera proposée à cette occasion et soumis à la discussion. Cette structuration sera la base du positionnement théorique de la revue @gecso, première revue scientifique internationale francophone en management des connaissances. Soumission Les intentions de communication sont à adresser à l’AGeCSO via la plateforme Sciencesconf.org (CNRS CCSD) : https://gecso2018.event.univ-lorraine.fr/ Dates limites : Propositions de communications : 10 mars 2018 ; notifications aux auteur.e.s : 6 avril . Les communications peuvent être d’origines différentes : académiques, de praticiens, de doctorants. Evaluations https://www.agecso.com/wp/conferences/ Le prix de l’adhésion (50€) est inclus dans l’inscription au colloque. Publications. 1. Publications dans des revues académiques anglophones : une sélection des meilleurs papiers sera opérée en vue de pouvoir être soumise à l'une des sept revues internationales reconnues par le Collège Scientifique de la FNEGE (JKM ; KMRP ; TLO ; KPM ; VINE ; IJKMS ; IJKMCC) Publications dans les revues académiques francophones : Cette année INNOVATION la revue d'économie et du management de l'innovation propose un numéro thématique : Communautés de connaissances et accélération de l’innovation et de la créativité. http://i-remi.cairn.info/appel-a-articles/ 2. Publications des praticiens : elles seront soumises à des revues à caractère plus professionnel et/ou à large audience (ex : Veille Magazine,….). 3. Publications conjointes (académiques et praticiens) : elles seront encouragées, éventuellement prise en charge partielle des frais de copy editing par l’AGeCSO. 4. Productions des doctorants : Ils seront invités à présenter leurs travaux de thèse au concours annuel organisé par la FNEGE.
La première étape, pour soumettre une communication consiste à vous enregistrer sur la plateforme: https://gecso2018.event.univ-lorraine.fr/
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